DE L’ÉDUCATION CHRETIENNE DES ENFANTS
Viimati muudetud: 06.03.2015
Cet été, les différents camps organisés par notre Eglise a réuni environ 108 enfants et adolescents. Il s’agit là, qui en douterait, d’une œuvre pastorale importante pour la vie et l’avenir de nos communautés paroissiales.
II y a chez nos jeunes des valeurs réelles d’espérance, de foi et d’affirmation. Il y a pour nous tous, et bien plus encore pour nos foyers, le devoir de les aider à s’édifier sur la base de liens concrets en relation avec les développements socioculturels dans lesquels ils évoluent. Autrement dit, en ces temps d’incertitude pour elle, notre jeunesse attend de nous de l’ouvrir sur d’authentiques communautés chrétiennes en relation avec les problèmes de la vie concrète. Nos jeunes savent en effet, le plus souvent d’ailleurs par intuition, que la parole humaine reste insensée si elle ne porte pas un souffle de vie et ils pressentent que c’est dans le vécu
spirituel quotidien que se réalise tout travail constant ascèse et de sanctification.
Un des reproches les plus courants que font les jeunes à leurs aînés est que les adultes ne les comprennent pas. Mais ils se trompent quand ils entendent par » compréhension » toute acceptation pure et simple de ce monde hautement sécularisé et sujet à toutes sortes de dépravations d’ordre spirituel ou moral. Saint Paul, dans sa lettre aux Ephésiens ( Ep. 6, 1-4 ), exhorte les enfants à » honorer » leurs parents et il précise aux parents qu’ils ont le devoir d’élever leurs enfants » en les instruisant selon le Seigneur « . Saint Jean Chrysostome n’en dit pas moins lorsqu’il écrit : » Si, avant toutes choses, nous apprenions à nos enfants à devenir de vrais amis de Dieu et si, en lieu et place de toute autre priorité, nous leur montrions d’abord comment cultiver son propre monde intérieur, alors bien de mauvaises choses n’auraient aucune emprise sur leur caractère et de plus leur existence serait ainsi préservée de tant de malheurs qui rôdent autour d’eux « .
Une société constamment tendue vers le seul développement économique et l’acquisition des biens matériels est tôt ou tard condamnée à s’auto-détruire. II y a des valeurs bien plus durables et bien supérieures à l’argent : la droiture et l’honnêteté ; le respect de la personne humaine ; le sens véritable du travail ; le souci permanent et l’amour du prochain… Tous nos manques transparaissent sur nos jeunes ; ils sont les principales victimes de nos égoïsmes, de nos indifférences, de notre matérialisme effréné et de toute cette immoralité, enfin, qui s’étale au grand jour sur les panneaux publicitaires de nos cités, sur les devantures de nos kiosques à journaux, sur les écrans de nos ordinateurs, de nos télévisions ou consoles de jeux.
Dieu merci, il nous reste la Famille. Revenir à Elle est un signe de santé sociale. Parents, il faut savoir prendre du temps ( c’est important ) pour se consacrer aux siens et à ses amis ; pour organiser les moments de détente et de loisirs ; pour s’adonner à de bonnes œuvres et… à un peu plus de spiritualité. Sans doute faudra-t-il pour cela changer radicalement certaines habitudes ; peut-être consentir a un peu moins de profit et de gains d’argent ; ici ou là devoir même de changer de quartier afin d’accorder plus d’attention à son épouse, à son époux, à ses propres enfants. Saint Jean Chrysostome nous en donne la raison principale: » Parents, si les conversations que vous engagez devant vos enfants avaient pour objet d’abord les enseignements de l’Evangile ; si les conseils que vous leur prodiguez eu égard à leur devoirs étaient de la même teneur, alors nul doute que l’idée du Bien engendrerait dans leurs âmes les fruits magnifiques de toutes les vertus. Mais hélas, de toute cela vous n’en faites rien; vous ne proposez rien d’essentiel à l’éducation des vôtres !… Voilà pourquoi les foyers sont sens dessus-dessous. Et puisque les enfants ne bénéficient d’aucune éducation valable au sein même de leurs propres familles, ils se laissent aller à toutes sortes de mauvaises influences qui viennent de l’extérieur « .
Au moment où nous entamons une nouvelle année scolaire, loin de moi l’idée de vouloir juger qui ou quoi que ce soit. Le but de ce propos, c’est de rappeler que nous sommes responsables de la santé spirituelle et morale de notre Jeunesse. Nous pouvons beaucoup; il faut le vouloir. Commençons donc par poser quelques jalons dans ce sens
1.- Que nos familles veillent avec assiduité à préserver la qualité de leur environnement familial, lieu privilégié et unique où l’enfant non seulement développe harmonieusement son corps et son esprit mais aussi acquiert les habitudes et les convictions qui forgeront sa mentalité de demain.
2.- Que les parents familiarisent davantage leurs enfants aux Saintes Ecritures ( chaque foyer chrétien possède-t-il sa Bible ? ), aux récits de la Vie des Saints. Ont-ils jamais pensé à abonner leurs enfants à des revues de leur âge plus propices à éclairer positivement leur existence ? Et qu’en est-il du choix des cadeaux de cassettes, vidéo-cassettes et autres ?
3.- Que chaque paroisse, avec son clergé et ses laïcs responsables, organise sérieusement la catéchèse afin que les enfants y viennent avec plaisir car c’est là qu’ils apprendront à mieux connaître les choses saintes qui leur procureront » la sagesse qui conduit au salut par la foi en Jésus-Christ » ( 2 Tim 3,15 ) et qu’ils les garderont durablement dans leur cœur.
4.- Que les enfants, accompagnés toujours de leurs parents, soient régulièrement présents aux célébrations liturgiques des dimanches et des grandes fêtes et que, chaque fois, cette présence (au moins une fois par mois ce me semble ) fasse en famille, à la maison, l’objet d’une bonne et sérieuse préparation.
5.- Qu’au moins une fois par jour, devant l’icône familiale, toute la famille se rassemble (autour de papa et de maman ou du grand frère ou de la grande sœur si les parents sont tous deux absents) pour un moment de prière et d’action de grâce.
Plaise au Ciel que nos jeunes, devenus à leur tour adultes ne nous reprochent pas un jour d’avoir conservé toutes nos richesses spirituelles en vase clos, sans leur en avoir communiqué la substance. Quant à nous Adultes, pratiquons avant tout à leur égard la vraie tolérance qui n’est pas indifférence mais respect et efforçons-nous à devenir à leur endroit des modèles de vraie modestie qui est faite de générosité et d’infinie patience.
+Stephanos, Métropolite de Tallinn et de toute l’Estonie