Avaleht/Orthodoxie/LE BAPTEME : SENS ET RITES
LE BAPTEME : SENS ET RITES
Viimati muudetud: 06.03.2015
1.-Le baptême transforme radicalement le mode d’existence de l’homme
1.1.- Le baptême dans le Fils unique-engendré.
Dans l’Orthodoxie, la fête du 6 janvier, la fête de la Théophanie, du baptême de Jésus par Jean dans le Jourdain, est le fondement de la célébration du baptême des catéchumènes. La consécration de l’eau baptismale s’effectue par la proclamation d’un poème de saint Sophrone, patriarche de Jérusalem de 634 à 638, le même qu’au moment de la bénédiction des eaux le 6 janvier. Et ce que le Père céleste prononce au sujet de son Fils Unique-engendré au moment du baptême par Jean dans les eaux du Jourdain, la sainte Eglise le prononce au moment du baptême au sujet du nouveau baptisé. Au moment où Jésus remonta des eaux du Jourdain » du ciel une voix se fit entendre : Tu es mon fils bien-aimé, en qui j’ai mis ma complaisance « . A la suite de Wellhausen, le P.Lagrange fait remarquer que, dans l’Ancien Testament, il n’y a pas grande différence entre fils bien-aimé et fils unique.
Par le baptême, l’homme devient un être unique au monde, irreproductible, irremplaçable. En tant que personne recréée dans les eaux du baptême à l’image du Dieu trinitaire et pour lui ressembler, l’homme, comme Dieu, relève d’une approche non point cataphatique mais apophatique. En grec » kataphasis » signifie affirmation, et » apophasis » négation. Parce qu’il est une personne créée à l’image du Fils pour ressembler à la divine Trinité, l’homme participe au sans-fond des trois Personnes divines, il est une réalité mystérieuse, c’est-à-dire inépuisable par sa richesse, insondable par sa profondeur, dont on peut dire plus sûrement ce qu’elle n’est pas que ce qu’elle est. Et le baptême chrétien a pour signification fondamentale de transformer radicalement le mode d’existence de cet homme rendu, par la présence en lui du Dieu tri-unique, inexprimable adéquatement par le langage conceptuel, incompréhensible par la seule raison raisonnante, irréductible, irreproductible, irremplaçable.
Plus précisément, par le baptême, l’homme passe d’un mode d’existence biologique à un mode d’existence ecclésial. C’est ce que l’Orthodoxie appelle la déification en laquelle elle voit la quintessence du salut en Christ. Pour l’Orthodoxie, le salut consiste essentiellement en ce que l’homme ne participe pas, certes, à la substance de Dieu, mais à son existence personnelle. Le salut, c’est la réalisation, au sein de l’existence humaine, de la vie trinitaire, c’est l’extension ad extra du mode d’existence des trois Personnes divines. Pour l’Orthodoxie, la fête du 6 janvier est indissociablement la fête du baptême du Christ et celle de la divine Trinité. C’est pourquoi nous parlons de Théophanie plutôt que d’épiphanie. Toute théophanie est une épiphanie, mais toute épiphanie n’est pas nécessairement celle du Dieu tri-unique. Le tropaire que l’Eglise se plaît à répéter tout au long de la journée du 6 janvier souligne le caractère trinitaire de l’événement qu’elle médite : » Dans le Jourdain lorsque, Seigneur, tu fus baptisé, à l’univers fut révélée la sainte Trinité ; en ta faveur se fit entendre la voir du Père te désignant comme son Fils bien-aimé ; et l’Esprit sous forme de colombe confirma la vérité du témoignage. Christ notre Dieu qui t’es manifesté, illuminateur du monde, gloire à toi ! « . Or, à l’office du baptême, nous lisons la finale de l’Evangile selon saint Matthieu qui nous dit que c’est au Nom du Père, et du Fils et du saint Esprit que les disciples envoyés par le Christ ressuscité en mission dans le monde devront baptiser toutes les nations païennes ( Mt. 28, 19 ). Et c’est par trois immersions / émersions que le célébrant baptise le catéchumène : au Nom du Père, au Nom du Fils et au Nom du saint Esprit. Etre baptisé, c’est être introduit dans l’acte générateur éternel par lequel le Père communique à son Fils unique la plénitude de sa Vie paternelle, c’est-à-dire son saint Esprit. Et cette introduction divinisatrice signifie pour l’homme la transformation de l’individu en personne. C’est à cette transformation que songe l’Eglise lorsqu’elle fait dire au célébrant, au sujet du futur baptisé, dans la dernière prière de l’office du catéchuménat : » Dépouille-le du vieil homme et revêts-le de l’homme nouveau pour la vie éternelle… afin qu’il ne soit plus un enfant de la chair, mais un fils ( une fille ) de ton Royaume « . » Un enfant de la chair » ou bien » le vieil homme « , c’est l’individu vivant une vie naturelle, biologique, soumis à la nécessité naturelle. C’est l’existence humaine en sa condition déchue, animalisée par le péché : faible, fragile, débile, périssable, corruptible, terrestre.
1.2.- L’individu et la personne.
L’existence de l’individu, c’est l’existence biologique, génétique. A la différence de l’existence personnelle, l’individu existe non comme liberté, mais comme nécessité. Je nais au monde sans que l’on m’ait demandé mon avis. Et cette existence biologique est promise inéluctablement et désespérément à la mort. Le mode d’existence biologique de l’homme est tragique en ce qu’il manifeste l’échec de l’homme à devenir une personne au niveau biologique, naturel. Le salut en Christ, c’est la réalisation en l’homme de la ressemblance divine. C’est le fait que l’homme existe non plus comme un individu, mais comme une personne.
Le baptême chrétien signifie que l’homme en tant que personne cesse de manquer le but recherché par ce que Maurice Blondel appelait sa » volonté voulante « , c’est-à-dire sa volonté profonde, ce que l’homme veut sans savoir qu’il le veut et qu’il ne peut s’empêcher de vouloir. Le baptême signifie que les deux constituants fondamentaux de l’existence biologique, à savoir l’éros et le corps humains, cessent d’être les véhicules de la mort. Le baptême a pour signification essentielle de changer le mode constitutif de l’existence humaine. Il ne s’agit pas d’une amélioration morale mais d’une » anangénésis » d’une re-naissance, d’une ré-génération, d’une naissance nouvelle de l’homme en tant que personne, d’une refonte totale du plasma humain. Cette notion anangénésis de renaissance organique est exprimée dans la première Epître de Pierre : » Béni est Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés, pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus-Christ, d’entre les morts… vous avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la Parole vivante et permanente de Dieu ( 1Pi. 1, 3 et 23 ). L’éros et le corps animalisés par le péché sont baptisés, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas niés mais conviés à changer leur mode d’existence en devenant semence du corps spirituel et incorruptible. L’ascèse chrétienne bien comprise est fondamentalement une transfiguration et une pneumatisation du corps et de tout l’être humain sensible, qui doit laisser transparaître la lumière incréée et divine, tel un vase de cristal les rayons du soleil. Le baptême communique à l’homme la certitude que l’existence personnelle à l’image et à la ressemblance de Dieu est une réalité historique mise à sa portée par le Christ Sauveur. Celui-ci est le Sauveur en ce sens très précis qu’il a révélé aux hommes la réalité même de la personne. Tous autant que nous sommes, nous fragmentons la nature humaine : nous sommes plus ou moins des hommes, plus ou moins intelligents, plus ou moins doués de mémoire, plus ou moins vertueux. En Jésus de Nazareth, vrai Dieu et vrai homme, a été manifestée la plénitude de l’humanité : Ecce Homo.
Pilate ne croyait pas si bien dire ! Voilà enfin l’Homme véritable, l’Homme pleinement homme parce que pleinement Dieu. En Jésus-Christ nous a été révélé que Dieu seul est pleinement humain et que nous ne pouvons devenir véritablement des hommes qu’en Jésus-Christ. Dire que Dieu nous divinise ou qu’il nous humanise pleinement, ou encore qu’il nous sauve ou nous déifie, c’est dire la même chose.
Le baptême signifie fondamentalement le rejet de l’hérésie de Nestorius. Le Christ ne peut nous sauver que parce que son hypostase n’est pas que biologique. En Jésus-Christ, il n’y a pas de cloisonnement entre l’humain et le divin. Cet homme-là fut pleinement divin en son humanité et pleinement humain en sa divinité. Vrai Dieu et vrai homme, Jésus de Nazareth est venu témoigner de la possibilité pour la personne humaine d’échapper à l’état tragique de la nature humaine déchue, à l’aliénation fondamentale que représente la mort pour la liberté humaine.
Le baptême vient faire de tout homme un homme parfait, c’est-à-dire une personne véritable, une authentique hypostase préconstruite pour la liberté et pour l’amour. Le baptême confère à l’homme un mode d’existence constitué exactement selon le même mode selon lequel existent les trois Hypostases de la divine Trinité. Le baptême signifie pour tout homme que la christologie n’est pas une réalité qui ne concernerait que Jésus Christ.
Par le baptême, la christologie est mise à la portée existentielle de l’homme lui-même : la nature de l’homme peut être hypostasiée, c’est-à-dire assumée indépendamment de la nécessité tragique du mode d’existence biologique qui mène désespérément à la mort. Le baptême signifie la possibilité gratuitement offerte à l’homme d’exister lui aussi de la même manière que Jésus de Nazareth a existé : en affirmant son existence en tant que personne, en s’appuyant non point sur les lois de sa nature biologique déchue, mais sur une relation à la divine Trinité qui est fondamentalement une relation de liberté et d’amour.
Si le Notre Père — si mal traduit, hélas, en français ! — est la prière fondamentale des chrétiens, c’est parce qu’il livre l’essence même du baptême. En effet, par le baptême l’homme pénètre dans l’acte générateur éternel par lequel le Père communique à son Fils Unique la plénitude de sa Vie paternelle, c’est-à-dire le saint Esprit. Par le baptême l’homme devient fils de Dieu en identifiant son hypostase à celle du Fils.
1.3.- L’existence ecclésiale.
Le baptême confère à l’homme un mode d’existence fondamentalement ecclésial. Le mode d’existence ecclésial, c’est l’existence humaine en tant que baptisée et définie comme être-en-communion. Quand Jésus dit à Nicodème : » Vous devez être engendrés d’en haut » ( Jn. 3, 7 ), il lui parle de la possibilité, pour les hommes, d’obtenir, comme un don inexigible de Dieu, que le mode d’existence de l’ homme soit constitué en une réalité non affectée par l’état de créature, par les lois de la nature biologique et instinctivo-affective, déchue, désembrayée de Dieu, animalisée par le péché.
L’Eglise est essentiellement le lieu où, dans l’histoire des hommes, se réalise le mode non-biologique d’existence humaine. L’Eglise est la matrice divino-humaine au sein de laquelle l’homme est engendré à la vie divine trinitaire, non point seulement une heure durant, le jour de son baptême et de sa chrismation, mais tout au long de son existence terrestre, le jour de son mariage ou de son ordination au ministère, lorsqu’il communie au corps et au sang du Ressuscité, quand il reçoit l’onction de l’huile sainte des malades ou le pardon divin après l’aveu de ses fautes. La célébration du baptême se prolonge tout au long de l’existence chrétienne, dans la célébration de chacun des autres sacrements. Ces derniers, en effet, ne sont rien d’autre que les actes divino-humains par lesquels le saint Esprit agissant dans l’Eglise continue l’œuvre de divinisation de l’homme commencée au baptême. I
l s’agit encore et encore de réaliser en l’homme un mode d’existence non déterminé par la nécessité de l’existence biologique. Vivre authentiquement la réalité de mon baptême signifie que mon père véritable n’est pas celui qui m’a engendré biologiquement mais mon Père qui est dans les cieux, que mes frères véritables ne sont pas mes frères biologiques, mais les membres de l’Eglise, que ma famille véritable n’est pas ma famille biologique, mais l’Eglise.
Dans le troisième Evangile, Jésus ne craint pas d’affirmer : » Si quelqu’un vient à moi et ne hait pas son père et sa mère, et sa femme et ses enfants et ses frères et ,ces sœurs, et même encore sa vie, il ne peut être mon disciple » ( Lc. 14, 26 ). Saint Matthieu exprime la même exigence sous une forme adoucie en parlant de celui qui aime ses proches plus que le Christ.
De même, lorsqu’on vient dire à Jésus que sa mère et ses frères sont dehors et veulent le voir, Jésus réplique : » Ma mère et mes frères, ce sont ceux gui écoulent la parole de Dieu et qui la pratiquent » ( Lc. 8, 21 ). Notons au passage que ce texte est lu, dans l’Office byzantin, aux fêtes de la Mère de Dieu. Baptiser un homme, ce n’est pas mettre en parallèle son existence ecclésiale et son existence biologique, c’est lui offrir le dépassement de la seconde par la première.
1.4.- Il faut célébrer le baptême au cours de la liturgie dominicale.
C’est pourquoi, il est si important de célébrer le baptême au sein de la divine liturgie dominicale, c’est-à-dire au sein de la communauté paroissiale. Trop de prêtres orthodoxes cèdent à la pression des familles qui font de la célébration du baptême une célébration familiale, le samedi après-midi, ou le dimanche après-midi, quand ce n’est pas au domicile des parents de l’enfant !
Dans la grande tradition de l’Eglise, on baptisait au cours des liturgies de Pâques, de Pentecôte, de Noël et de la Théophanie. C’est pour cela qu’aujourd’hui encore, ces jours-là, on ne chante pas le Dieu saint, saint fort, saint immortel, mais le : » Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ « .
Heureusement, nous sommes un certain nombre de prêtres orthodoxes à inviter les familles, chaque fois que celles-ci sont capables de comprendre, à célébrer le baptême le dimanche matin, lorsque toute la communauté paroissiale est réunie pour l’unique synaxe eucharistique. Car, dans l’Orthodoxie, on ne célèbre qu’une fois l’eucharistie dans la même journée et dans la même église, afin d’obliger tout le monde — bourgeois et prolétaires, enfants et adultes — à transcender ensemble dans leur existence ecclésiale commune les déterminations de leurs existences biologiques et sociales respectives.
Le baptême opère le dépassement en communion ecclésiale du réseau relationnel constitutif de l’existence biologique. Il libère l’homme de toute détermination naturelle, de toute relation déterminée par son identité biologique. Aimer ceux qui nous sont proches par le sang, c’est obéir à des lois biologiques. Aimer les autres hommes — qu’ils soient de droite ou de gauche, noirs ou blancs, riches ou pauvres — dans la communion eucharistique de l’Eglise, c’est identifier la liberté à l’être même de l’homme, c’est témoigner que la nature ne définit pas la personne mais que c’est au contraire la personne qui confère à la nature la possibilité d’exister librement.
Le baptême signifie la liberté de la personne vis-à-vis de la nature, c’est-à-dire la capacité à aimer sans exclure quelqu’un d’autre.
La vocation du baptisé est de transcender l’exclusivisme inhérent à l’existence biologique. Devenir fils de l’Eglise par le baptême, c’est essentiellement acquérir la capacité d’aimer sans exclure. La nouvelle naissance baptismale dans la matrice de » l’Ecclesia mater » fait de la personne le membre d’un réseau relationnel qui transcende tout exclusivisme. Dans les eaux baptismales s’opère la différenciation radicale entre l’hypostase personnelle et la vie biologique individuelle dont l’horizon est la mort.
2.- Les rites du baptême
2.1.- Les exorcismes et la renonciation à Satan.
Le dépassement de l’existence biologique et individuelle en existence personnelle et ecclésiale est exprimée de plusieurs manières dans la célébration du baptême. Il y a tout d’abord les exorcismes et la renonciation à Satan.
L’Eglise orthodoxe ne comprend pas l’ultime demande du Notre Père — délivre-nous du mal –. comme s’il s’agissait d’être délivrés du mal métaphysique, d’une abstraction. Le sens du texte est plutôt : Soustrais-nous au Mauvais, au Malin, au Méchant, c’est-à-dire au Démon. Résumant sa première épître, saint Jean affirme : » Nous savons que quiconque est né de Dieu ne pèche pas ; l’Engendré de Dieu [c’est-à-dire Jésus] le garde, et le Mauvais [o Ponèros : c’est le même mot qui, dans le Notre Père, est si regrettablement traduit par mal] n’a pas prise sur lui » ( 1Jn. 5, 18 ). Il s’agit de quelqu’un de bien concret, de bien réel, de bien défini. Dans l’établissement de son Royaume, Jésus est en butte avec quelqu’un qu’il appelle l’Ennemi, le Prince de ce monde, le Satan. Il ne s’agit pas, d’ailleurs, d’être délivrés du Démon : par l’incarnation rédemptrice nous en sommes d’ores et déjà délivrés. Par contre, nous avons à redouter un retour en force de l’Adversaire, de l’Antéchrist. La victoire sur le monde, c’est-à-dire sur le péché et sur la mort, de l’Agneau égorgé mais ressuscité, est déjà réalisée pour l’essentiel.
Mort au péché, le baptisé est ressuscité avec le Christ et, par cette résurrection, il devient un citoyen du ciel et le temple du saint Esprit. Le Dragon de l’Apocalypse a été précipité sur la terre ( Ap. 12, 13 ), mais il possède un pouvoir d’épreuve sur les hommes.
Trois exorcismes s’adressent donc à Satan directement : » Va-t-en, retire-toi du soldat nouvellement choisi, enrôlé par le Christ notre Dieu… esprit impur et pervers, néfaste et répugnant « . Et le célébrant de demander instamment au Seigneur Sabaoth, au Dieu d’Israël : » Menace les esprits impurs et chasse-les, purifie l’ouvrage de tes mains [c’est-à-dire le catéchumène] et, dans l’efficacité de ton pouvoir, hâte-toi d’écraser Satan sous ses pieds « … Puis, demandant au catéchumène de se tourner vers l’occident, vers le lieu où le soleil est sensé se coucher et qui nous parle donc symboliquement de ténèbres, le célébrant invite le catéchumène à » renoncer à Satan, à toutes ses œuvres, à tous ses anges, à tout son culte et à toutes ses pompes « .
2.2.- Le dépouillement des vêtements.
Le catéchumène est ensuite introduit dans le baptistère et il est dépouillé de tous ses vêtements. » Aussitôt entrés, dit saint Cyrille de Jérusalem, vous avez été dépouillés de votre tunique « .
A l’époque des Pères de l’Eglise, il s’agissait d’une nudité complète. Le dépouillement des vêtements est le symbole du dépouillement du vieil homme et de son existence biologique. Le Pseudo-Denys voit dans ce dépouillement celui de toute la vie antérieure du catéchumène. En ôtant ainsi ses vêtements, le futur chrétien témoigne de la fermeté de son intention de s’arracher à l’existence biologique, c’est-à-dire promise à la mort, de l’individu, pour s’engager dans une tout autre forme d’existence : l’existence ecclésiale de la personne.
En se débarrassant de tous ses vêtements, le candidat au baptême manifeste clairement qu’il entend renoncer aux passions et aux convoitises de la chair, et qu’il aspire à retrouver la nudité originelle totale, candide et lumineuse, de l’Adam, c’est-à-dire de l’humanité, d’avant la chute. Le catéchumène se situe encore en dehors du paradis, il partage encore l’exil d’Adam » à l’est d’Eden « .
Son introduction dans le baptistère signifie que cet exil prend fin. Il s’agit, pour le catéchumène, de dépouiller le vieil homme comme un vêtement souillé. Après son baptême, il va recevoir un autre vêtement : la tunique d’incorruptibilité que lui offrira le Christ ressuscité, le nouvel Adam, le vêtement de lumière, le manteau royal qui permet de paraître dans le nouvel Eden, dans l’Eglise, afin de prendre part aux noces de l’Agneau, à la divine liturgie eucharistique, à la divine communion. Par le péché, le premier Adam perdit l’innocence et la candeur de la nudité. Il se mit à avoir honte et il se couvrit de vêtements. Le catéchumène qui s’achemine vers le baptême parcourt un itinéraire inverse. Il se dépouille du vêtement rendu nécessaire par le péché de l’homme déchu, et il se met nu afin de recevoir le vêtement lumineux et résurrectionnel du nouvel Adam.
Notons aussi que, sur la croix, le nouvel Adam, le Christ, s’est trouvé dépouillé de la totalité de ses vêtements, humilié devant les saintes femmes, et notamment devant sa mère. Le catéchumène n’est pas plus grand que Celui que, désormais, il considère comme son unique Maître. Comme lui, il doit donc s’humilier par la nudité afin de transcender celle-ci dans le vêtement résurrectionnel. Le vêtement antérieur au baptême figure l’homme corruptible.
Théodore de Mopsueste dit au catéchumène : » Il faut que soit enlevé ton vêtement, indice de la mortalité, et que, par le baptême, tu revêtes la tunique d’immortalité « . En se dévêtant, le catéchumène signifie symboliquement qu’il dépouille le vieux vêtement de corruption et de péché, celui dont Adam fut revêtu après le péché. Le dépouillement baptismal symbolise la rupture avec le passé. Il s’agit, pour le futur baptisé, de troquer la livrée misérable de l’humanité pécheresse et déchue de l’individu dont le mode d’existence est biologique, c’est-à-dire promis à la corruption du tombeau, contre la robe lumineuse du nouvel Adam, du Ressuscité qui révèle à l’humanité un autre mode d’existence : l’existence de la personne, l’être-en-communion, l’existence ecclésiale. Ce troc est le contraire de celui qu’avait effectué le premier Adam : celui-ci avait troqué sa nudité innocente et candide contre la livrée misérable. Le dépouillement du catéchumène signifie pour lui une libération : il se dépouille du vêtement du vieil homme afin de retrouver la gloire du premier Adam, c’est-à-dire de l’humanité telle que Dieu l’avait primitivement voulue.
Le nouveau baptisé va retrouver la glorieuse nudité de l’humanité antérieure à la chute. Et si, à l’heure actuelle, il est peu pensable d’imposer à nos catéchumènes l’épreuve d’une nudité complète par laquelle, pourtant, est passé le Seigneur Jésus, le jour du Vendredi saint, c’est bien parce que, tous autant que nous sommes, nos catéchumènes, mais aussi nous tous les baptisés, nos communautés ecclésiales, nous n’avons plus, hélas, la ferveur des communautés des premiers siècles. Orthodoxes, nous ne vivons pas à la hauteur de notre théologie. Nous continuons de mettre, avec la pratique de l’Eglise indivise, la barre très haut, mais nous ne parvenons plus à la sauter ! Et, en raison de cette tiédeur, nos communautés ne portent plus les catéchumènes comme les portaient les communautés de l’époque où la sève de l’Eglise primitive circulait pleinement dans le corps ecclésial. Dans ce contexte de décadence, la nudité est vécue comme purement humiliante, c’est-à-dire comme la seule nudité de l’homme pécheur dépouillé de son vêtement de gloire.
Il convient au moins de la ressentir comme une participation à ce que fut l’humiliante nudité du nouvel Adam sur la croix, le jour du Vendredi saint. En dépouillant ses vêtements, le catéchumène peut et doit prendre conscience de son état de pécheur, » malheureux, pitoyable, pauvre, aveugle et nu « , pour reprendre les termes du message adressé, dans l’Apocalypse, à l’Eglise de Laodicée ( Ap. 3, 17 ). Mais, si le catéchumène se débarrasse ainsi de ses vêtements, c’est afin d’avoir les coudées franches dans l’effort pour donner l’assaut au démon et afin de revêtir l’homme nouveau, pour être conformé au Ressuscité, au nouvel Adam.
Se dévêtir ainsi, c’est se dépouiller des ténèbres et se revêtir de lumière. De nos jours, hélas, saint Cyrille de Jérusalem ne pourrait plus dire à nos catéchumènes adultes ce qu’il osait dire à ceux de son époque : » O merveille ! Vous étiez mis sous les yeux de tous et vous n’aviez pas honte. C’est qu’en vérité vous offriez l’image de notre premier père, Adam, qui était nu au paradis terrestre et ne rougissait pas « .
La nudité, le jour du baptême, signifie donc simultanément le dépouillement de la corruptibilité et de la honte du péché, et le retour à l’innocence primitive et à la familiarité de l’état paradisiaque. Dans une homélie sur la fête de Pâques, saint Grégoire de Nysse écrit : » Désormais, Adam, quand tu l’appelleras, n’aura plus honte, ni sous les reproches de sa conduite ne se dissimulera plus sous les arbres du paradis.
A retrouver l’assurance, il apparaît au grand jour « . Une fois qu’il a dépouillé les vêtements anciens, figure symbolique du vieil homme, le catéchumène, bientôt nouveau baptisé, ne doit plus jamais les reprendre : le baptême est irréversible. Et si, dans les premiers siècles de l’Eglise, on avait tendance à reculer le baptême des hommes jusqu’à la trentaine, voire plus tard encore, et cela même dans des familles chrétiennes, c’est parce qu’on avait la plus vive conscience qu’après le baptême l’homme ne doit plus pécher. C’est sur ce thème que s’achève la première lettre de saint Jean que j’ai déjà citée : »
Nous savons que quiconque est né de Dieu ne pèche pas ; l’Engendré de Dieu [c’est-à-dire le Christ] le garde et le Mauvais n’a pas prise sur lui » ( 1Jn. 5, 18 ). C’est pour signifier cette foi de l’Eglise qu’au sortir de la piscine baptismale le nouveau baptisé est revêtu non des vêtements anciens, de couleur sombre, mais de vêtements blancs, de vêtements de lumière, qui nous parlent de la résurrection du nouvel Adam et du nouvel Eden qu’en ressuscitant il a re-créé et qui est l’Eglise. Ensuite vient la triple immersion/émersion.
2.3.- La triple immersion / émersion.
L’épiclèse baptismale est invocation de l’action vivifiante du saint Esprit afin que ses énergies transforment l’ensevelissement dans les eaux, la noyade du catéchumène, du vieil homme, en événement résurrectionnel.
Par sa présence surabondante et chaotique, l’eau parle à l’homme — à Noé et à Jonas — de noyade et d’asphyxie, d’ensevelissement et de mort, de déluge et d’engloutissement. Mais simultanément elle est pour lui source de fertilité et de vie, tels le Nil et le Jourdain, condition de possibilité de l’hygiène et apaisement de la soif. L’eau qui jaillit miraculeusement du rocher au désert annonce et figure l’eau qui coulera en abondance aux jours du Messie, symbole d’une effusion de vie nouvelle et d’une intarissable fécondité spirituelle. Or, la célébration du baptême signifie et présuppose que les jours du Messie sont arrivés puisque le Christ est ressuscité. L’émersion signifie la joie de respirer à nouveau en respirant l’Esprit.
L’eau incorpore la puissance résurrectionnelle de l`Esprit. L’eau se referme sur le catéchumène comme une tombe, mais l’Esprit transforme la tombe en matrice. Dans sa Hiérarchie ecclésiastique, le Pseudo-Denys appelle admirablement le baptistère » la matrice de toute filiation « .
De mortelle qu’elle était, l’eau devient vivifiante et maternelle. Le baptisé émerge des eaux du baptistère, et ce dernier devient une tombe vide, à l’instar du tombeau de Joseph que les femmes myrophores trouvèrent vide au matin de Pâques. Un baptisé pleinement conscient de son baptême doit considérer que sa véritable mort est derrière lui puisqu’elle a pris fin avec son baptême, et qu’il n’a plus à redouter la mort biologique, celle de l’individu soumis à la nécessité naturelle. Durant les premiers siècles de l’histoire de l’Eglise, on appelait les chrétiens ceux qui ne craignent pas la mort.
Le mot baptême vient du verbe grec » baptein « , qui signifie plonger, immerger. De ce verbe » baptein » dérive un autre verbe, » baptizein « , qui, lui aussi, signifie plonger, immerger, ou submerger et, en langage chrétien, baptiser par immersion.. La triple immersion/émersion s’effectue par une plongée complète du baptisé dans le sépulcre de l’onde baptismale, afin que soient ainsi symbolisées la sépulture avec le Christ et la résurrection de celui qui a reçu le baptême. L’immersion totale nous parle d’une mise au tombeau.
Dans son commentaire de l’épître aux Romains, le P. Lagrange parle de ces pélerins russes et grecs, donc orthodoxes, qui, à l’époque où le P. Lagrange vivait en Palestine, c’est-à-dire entre 1890 et 1935 , se baignaient dans le Jourdain le jour de la Théophanie, le 6 janvier, enveloppés dans des peignoirs en toile qu’ils remportaient pour qu’ils leur servissent de suaires après leur mort. C’est pourquoi, l’épître qui est lue au cours d’un baptême est le chapitre 6, versets 3 à 11 de l’épître aux Romains, c’est-à-dire le texte le plus important de ceux où saint Paul a parlé du baptême chrétien : » … nous tous qui avons été baptisés dans le Christ, c’est dans sa mort que nous avons été baptisés. Par le baptême, nous avons donc été ensevelis avec lui dans la mort, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous vivions, nous aussi, dans une vie nouvelle.
Si par une mort semblable à la sienne nous sommes devenus un même être avec lui, nous le serons aussi par la résurrection. Comprenons-le, notre vieil homme a été crucifié avec lui pour que fût détruit ce corps de péché, afin que nous cessions d’être asservis au péché. Et si nous sommes morts avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui, sachant que le Christ, une fois ressuscité des morts, ne meurt plus, la mort n’a plus d’emprise sur lui.
Car sa mort fut une mort au péché, une fois pour toutes ; mais sa vie est une vie pour Dieu. Vous donc aussi, considérez-vous comme morts au péché et comme vivants pour Dieu dans le Christ Jésus notre Seigneur « . Se plonger dans les eaux du baptême, c’est se plonger dans la mort du Christ.
Cette triple immersion/émersion du corps du baptisé dans l’eau est accompagnée de l’épiclèse, c’est-à-dire de l’invocation du Nom des trois personnes divines de la sainte Trinité. La triple action rappelle simultanément l’ensevelissement du Christ durant trois jours dans le tombeau de Joseph d’Arimathie, et les trois Hypostases de la divine Trinité au nom desquelles a lieu la triple immersion/émersion. Dans son Explication de la divine liturgie ( ch.4 ), Nicolas Cabasilas écrit : » Nous donnons notre vie en échange d’une autre. Or, rendre notre vie, c’est bien mourir.
Le Seigneur, en nous faisant participants de sa résurrection, exige que nous apportions quelque chose à ce grand don. Mais quoi ? L’imitation de sa mort : et cela en disparaissant par trois fois dans l’eau baptismale comme en un sépulcre « . Le baptême par aspersion ou par infusion n’est permis que par nécessité et de façon exceptionnelle, notamment pour les malades. Il ne peut être érigé en règle. La complète immersion du baptisé dans l’eau s’impose du fait qu’elle signifie l’imitation de l’ensevelissement du Christ. » Comme en un tombeau, remarque saint Jean Chrysostome, lorsque nous plongeons la tête dans l’eau, le vieil homme est enseveli et submergé au fond, il est caché tout entier en une fois ; puis, lorsque nous nous relevons, c’est le nouvel homme qui se relève « . Dans son traité Adversus Praxean, Tertullien écrit : » Comme, en effet, notre Sauveur fut trois jours et trois nuits dans le creux de la terre, ainsi les baptisés imitent par la triple immersion cette sépulture de trois jours et le baptême par les trois immersions signifie les trois jours de la sépulture du Seigneur « . De même, saint Basile affirme : » Le grand sacrement de baptême est célébré dans trois immersions et dans un nombre égal d’épiclèses, afin que le symbole de la mort soit figuré et que les baptisés aient l’âme illuminée par la transmission de la connaissance divine « . Même en Occident, la façon habituelle d’administrer le baptême fut, jusqu’au XIVème siècle, l’immersion, comme en témoignent les nombreux baptistères conservés partout, notamment en Italie. Le douzième canon du concile de Néo-Césarée écarte du sacerdoce ceux qui, pour raison de santé, avaient reçu le baptême par simple infusion.
Thomas d’Aquin considère le baptême par immersion » communior, laudabilior, tutior » ( Somme théologique. IlIa 66, 7 ). Pour lui, » l’immersion représente d’une façon plus expressive l’ensevelissement du Christ ; aussi cette manière de baptiser est-elle commune et plus recommandable ( Ibid. art. 7, 2 ). C’est le théologien anglais Alexandre de Halès ( vers 1180-1245 ) qui le premier affirma la validité d’un baptême administré sans nécessité médicale par infusion. L’opinion d’Alexandre de Halès fut partagée par son disciple Bonaventure. Les rites milanais ( ou ambrosien ) et mozarabe sont demeurés fidèles à l’immersion. Celle-ci fut pratiquée en Espagne jusqu’au milieu du 18ème siècle.
A la veille de la Réforme, l’usage anglais ne comportait encore que la seule rubrique de l’immersion. En 1614 encore, le rituel du pape Paul V présentait le baptême par immersion d’un enfant comme une alternative à l’infusion devenue la pratique générale peu avant la Réforme du 16ème siècle.
L’eau ne lave pas, ne purifie pas seulement. Elle tue aussi en noyant, en asphyxiant, et celui qui échappe à la noyade expérimente une certaine résurrection ! L’eau qui donne la vie est aussi l’eau asphyxiante de la mort. Nicolas Cabasilas écrit : » L’eau détruit une forme de vie mais découvre l’autre ; elle engloutit le vieil homme et élève l’homme nouveau » ( La vie en Christ. II, 9 ).
Dans un article paru en 1952 dans La Maison-Dieu, et intitulé : Le symbolisme des rites baptismaux ( N°32, p. 6 ), le Père Louis Bouyer a effectué une auto-çritique catholique-romaine tout à fait remarquable. II écrit : … » il n y a à peu près plus de symboles du tout dans nos rites tels que nous les célébrons. Nous avons remplacé insensiblement le symbole par une espèce de signe abstrait du symbole qui est au symbole ce que l’absorption d’une pilule peut être à un repas. Le vrai symbole, lui, est plus parlant que toutes les paroles, et c’est pourquoi Notre-Seigneur a voulu joindre dans l’économie des moyens de grâce le symbole à la parole, pour qu’il dise ce qu’aucune parole ne peut dire. Car il est, le vrai symbole, un acte vivant qui prend l’homme tout entier, corps et âme, et lui fait découvrir dans une action où il est entraîné, avec sa chair, son cœur et son esprit, la vérité qui, dans des paroles, resterait une abstraction, alors qu’elle est appréhendée comme réalité dans un acte concret. Au contraire, nous en sommes venus, nous, à tenter vainement, par un flot de paroles impuissantes, de rendre quelque sens à des gestes décharnés, privés de toute vie réelle. L’espèce de dessiccation, de ratatinement subi par les anciens rites baptismaux fait qu’ils ne sont plus des symboles à proprement parler, parce qu’ils ont rétrogradé en deçà du minimum sensible où ils pouvaient encore émouvoir l’imagination vivante… Quel rapport y a-t-il entre l’expérience d’un homme qui reçoit sur le front quelques gouttes d’eau vite essuyées et l’expérience d’un homme qui a pris un vrai bain ?
Si seulement nous célébrions encore les baptêmes comme on le fait en Orient, où l’on met l’enfant tout nu, où on le plonge trois fois jusque par dessus la tête dans l’eau d’une vraie baignoire, peut-être que les gens les plus réfractaires à la poésie primitive y comprendraient tout de même quelque chose. L’ouvrier qui sort d’un travail salissant et accablant et qui va prendre une bonne douche ou piquer une tête dans une piscine avant de passer la soirée en famille ou avec des camarades sait parfaitement ce que cela veut dire qu’avoir fait peau neuve, que se sentir un autre homme après s’être plongé dans l’eau.
Mais qu’est-ce qu’il peut retrouver de commun avec cette expérience pour la transposer spirituellement quand il voit le curé effleurer à peine de trois gouttes d’eau vite épongées le front de son enfant ? ( pp: 6-7 ) Il est incontestable que l’abandon de l’immersion au profit de l’infusion a affaibli, anémié le symbolisme propre au baptême chrétien, qu’il a provoqué une occultation de la référence symbolique à la mort et à la résurrection du Christ.
On peut encore remarquer que le baptême par infusion supprime le symbolisme de la dénudation. Heureusement, depuis Vatican II, et dans le nouveau Catéchisme de l’Eglise catholique, l’Occident chrétien est en train de redécouvrir l’importance de l’immersion baptismale. Le souhait des Orthodoxes est que le baptême par immersion devienne de plus en plus fréquent dans l’Occident chrétien.
Dans le monde orthodoxe on a pu parfois constater la tentation de procéder au baptême par infusion. Ce fut le cas, par exemple, dans la Russie septentrionale, en raison du climat.
Au XIIème siècle, l’évêque Elie (1165-1186 ) avertit les habitants de Novgorod de ne pas se contenter de verser de l’eau sur la tête de l’enfant au lieu de le plonger dans l’eau baptismale. On retrouve cet avertissement en 1274 ( synode de Vladimir ), et aux 14ème et 15ème siècles, dans les lettres aux habitants de Novgorod et de Pskov des métropolites Cyprien (1390-1405 ) et Photius ( 1408-1431 ). Mais cette pratique constitue un phénomène marginal.
Père André Borrély, recteur de la paroisse St Irénée de Marseille, France.