L’AMOUR DES ENNEMIS
Viimati muudetud: 24.03.2015
Un jour un moine sortit de son monastère pour aller régler certaines affaires. Une fois sa mission terminée, il prit le chemin du retour. Mais il se perdit en route. Que faire ?… Il se mit donc à prier. » Mon Dieu, dit-il en lui-même, viens à mon secours ! »
Peu de temps après il rencontra des passants et leur demanda de le remettre dans la bonne direction. » Fort bien, lui répondirent-ils, suis-nous. » Mais ces hommes étaient des bandits et le voyant seul, ils n’avaient qu’une seule idée en tête : comment le voler ?
Le moine comprit qu’il s’agissait de cela mais il ne dit mot. Seulement il priait Dieu de lui venir en aide.
La marche fut très longue jusqu’au moment où ils arrivèrent devant une large rivière. Ils décidèrent une halte. Les brigands se mirent à parler entre eux tandis que le moine continuait sa prière à l’écart. L’heure tournait. On décida de repartir.
Mais voici que de l’eau surgit un énorme crocodile qui bondit vers un des malfaiteurs. Il fut saisi d’une telle frayeur qu’il en resta cloué sur place. C’est alors que le moine, qui n’avait rien perdu de sa sérénité, prit son élan pour le sauver juste à temps de l’énorme gueule qui s’apprêtait à le happer.
Sur ce, le crocodile s’en alla sans faire le moindre mal à ce méchant homme. Celui-ci, ému par la bonté du moine, tomba à ses pieds et lui demanda de lui pardonner le mal qu’il s’apprêtait à lui faire : » J’avais l’intention de te tuer pendant la traversée de la rivière, confessa-t-il, mais ton amour, ô moine, fut plus prompt. »
L’homme de Dieu remercia son Seigneur de Sa protection tandis que le bandit le suppliait maintenant de le garder auprès de lui. Il en fut ainsi et il devint un excellent novice.
Ils vécurent longtemps ensemble dans le désert et en toute occasion il n’hésitaient pas à se souvenir de la façon merveilleuse dont ils avaient fait connaissance.
D’après le GERONTIKON pour les enfants
Ed. CHRYSSOPIGI Athènes 1996 P : 28-30