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Dimanche des Myrophores
Texte à méditer
L’entreprise des femmes ne parait pas – humainement parlant pouvoir réussir. Et cependant elles se sont mises en route. Sans savoir comment, elles entreront dans le sépulcre, elles marchent vers lui. De même, sans savoir comment sera ôté l’obstacle qui peut-être nous empêche d’avoir accès au Sauveur, ayons confiance. Faisons un premier mouvement. Levons-nous. Mettons-nous en route. Marchons vers Jésus que la lourde pierre sépare de nous. Que la foi et l’espérance nous guident.
Les femmes ne vont pas au sépulcre les mains vides. «Elles achetèrent des aromates pour aller oindre son corps». Apportons, nous aussi, quelque chose au sépulcre. Même si nous sommes souillés par les plus grands péchés, apportons au sépulcre un commencement de bonne volonté, notre peu d’amour, un acte charitable envers d’autres, notre faible prière. Sans doute ce ne sont pas nos pauvres dons qui obtiendront que la pierre soit ôtée, car notre accès à Jésus ressuscité et à la puissance de sa Résurrection demeure le présent magnifique et entièrement gratuit de la miséricorde divine. Mais le fait que nous ne nous acheminons pas vers le sépulcre avec des mains tout à fait vides montrera que notre cour non plus n’est pas vide. Où sont les «aromates» avec lesquelles nous voulons «oindre» Jésus ?
Et voici que le miracle s’est produit. «Elles virent que la pierre avait été roulée». Les femmes n’auraient pas pu enlever cet obstacle. Mais Dieu lui-même y a pourvu. L’Evangile que nous lisons ce dimanche ne précise pas comment la pierre de l’entrée du sépulcre fut roulée. Un autre Evangile est plus explicite : «Et voilà qu’il se fit un grand tremblement de terre : l’Ange du Seigneur descendit du ciel et vint rouler la pierre… » Ce verset est riche de sens. Quand l’ange du Seigneur vient ôter la pierre du sépulcre, il ne la roule pas doucement. Ce n’est pas une opération qui puisse s’accomplir sans effort, sans une commotion violente et profonde. Il y faut un tremblement de terre. De même, l’enlèvement de l’obstacle qui nous sépare de Jésus ne doit pas être conçu par nous comme un ajustement partiel. Il ne s’agit pas d ôter ou de déplacer quelques pierrailles, de modifier quelques détails en laissant l’ensemble aussi inchangé que possible. Là encore, un tremblement de terre doit intervenir. C’est-à-dire que le changement doit être total, atteignant tous les aspects de notre être. La conversion est un «tremblement de terre» spirituel.
Un moine de l’Eglise d’Orient